Dave VS Jean-Siri : l'interview - Episode I
1- Le triathlon pourquoi et comment ?
Dave : "Surtout pour faire comme les copains.... Il y avait un tritathlon organisé dans notre vill(e)age, j'avais ete impressionné de voir tous ces sportifs mais jamais j'aurai cru m'y mettre. Puis 1, 2, 3 et 4 de mes potes de club de nat s'y mettent alors ni une ni deux: ha oui ???! Ben moi aussi nah !! La veille de mon premier triathlon, je faisais pas le fier ... j'avais jamais fait un seul footing et les sorties velo se terminaient souvent dans les champs de fruits á faire n'importe quoi (o; Pour rajouter a la motivation, on avait les triathletes qui nageaient a cote de nous les nageurs; ils avaient l'air cool!! Puis mon prof de sport au college etait le coach (o; "
Jean Siri : "En 1988 (j'avais 12 ans), nous étions en vacances dans les Alpes de Haute Provence avec mes parents. Mon frère qui faisait de la natation avait acheté un magazine qui s'appelait "Triathlète" (je me souviens, c'était le n° avec Richard Wells en couv'). Il y avait une pub sur l'Embrunman et mon frère avait demandé à aller voir ce que c'était. Ma mère était ok parce qu'elle aimait bien Embrun. On y avait passé la journée, je me souviens des cyclistes qui passaient avec le fameux guidon Scott et je revois l'arrivée d'Yves Cordier. Le lendemain, on se payait un footing de folie sous le cagnârd. Je faisais de l'athlétisme depuis déjà 4 ans et j'avais déjà fait des 20km .... par contre, je ne savais pas nager. ça a été le défi des 2 années suivantes.
Pourquoi : j'aimais l'endurance. Y'avait un côté "aventurier", "héro" .... et comme j'étais nul partout, c'était accessible finalement. Et puis c'était malgré tout assez nouveau ......... et les triathlètes avaient un look fashion"
2- Dave, Jean Siri, il y a 15 ans, jeunes rêveurs de triathlon. Comment on voyait ça à l'époque, comment on le voit 15 ans plus tard ?
Dave : "Au tout depart, un truc de malade, des velos futuristes, des mecs et nanas balezes, tout secs et musclés, jambes rasées, tenues de l'espace etc.... Les premier magazine acheté pour voir a quoi ca ressemblait etait sur Hawaii avec Greg Welch qui passe l'arrivée en sautant (90 je pense), des photos magnifiques a jamais gravées dans mon imaginaire. Plus tard, c'etait l'eclate sur les championnats de France UNSS, un rendez- vous special chaque année. Perso je le prenais assez a coeur mais une fois sur place, on faisait n'importe quoi, grosses bouffes, nuits blanches, c'etait la fete. De tres bons souvenirs, ou j'avais deja des idoles, les champions de France de mon premier championnat de France UNSS a Chalain, il y avait eu un article sur eux dans triathletes, j'ai du le lire des 100aines de fois. Plus tard, certains ont rejoint mon club et sont devenus de super potes. Des etes entiers a s'entrainer, courir et sortir (o; ensemble, c'etait magique ..... (o;
Aujourd'hui je n'ai toujours pas fait d'IM ..... et ..........Hawaii reste toujours a la meme place dans ma petite tete. Pour le reste et meme en vieillissant mes idoles restent les gars du Big Four, surement car impossible de vraiment s'y identifier."
Jean Siri : "Oh Purée ! ........... A 14 ans, tous les rêves sont permis. Même les plus fous : des JO à Hawaï !
J'ai eu au tout début une pariode très "championnat" avec mes premiers championnats de France UNSS à Narbonne en 1992, ceux de Val de Rueil en 1993 où on a dû se croiser. Rapidement, je me suis rendu compte que je n'occuperai pas le haut du panier. Mais le triathlon c'est un peu le rêve pour tous. En 1993, j'ai fais mes premiers DO (en cadet surclassé junior) à Troyes et Embrun. Là, je me suis dit qu'il y avait un paquet d'épreuves magnifiques et que les épreuves "championnat" d'Ile de France n'étaient pas très excitantes, ça a été un petit tournant plus axé vers le plaisir.
Pendant toute cette période je me suis entraîné au sein de notre toute petite structure peu encadrée. La natation, c'était mon frère, la course à pieds passait par mon club d'athlétisme (j'étais resté coureur de demi-fond) où ça envoyait pas mal. Disons que c'était un peu "artisanal".
Bilan de ces 15 ans : beaucoup de rêves, beaucoup d'échec, beaucoup de plaisir mais au bout du compte, je suis toujours là et j'espère l'être encore un paquet de temps.
p.s. : Anecdote : a l'époque, nous organisions un "aquathlon" à Ivry. 500m de natation et 5km à pieds. un truc très communal avec les moyens du bord. On avait eu la participation quelques années d'un p'ti gars qui s'appelait Frédéric Belaubre. Déjà très fort mais très fashion et un peu moqueur des "pleupleus" du village. C'est, à tort, l'image que j'ai gardé de lui pendant des années."
3- Le triathlon et les amis : 15 ans de rencontres.
Dave : "Effectivement, les potes ont une place centrale dans tout cela. J'ai commencé pour eux et avec le recul, je m'apercois que mes vrais potes, ceux qui resteront de facon inconditionnelle, quoi qu'il arrive ...sont tous triathletes. Je ne sais pas trop pourquoi: parce qu'ils sont mes amis d'enfance ? parce qu'ils sont triathletes et donc de meme affinités? Parce qu'en chier ensemble sur un meme effort est la meilleure facon de souder des liens ? Les rencontres, evidemment nombreuses, deja au sein du club puis sur les courses, le triathlon est un microcosme ..."
Jean Siri : "Mortel ! .... Je compte plus mais c'est assez fou. En 15 ans, je ne compte plus le nombre de copains que je me suis fait rien que dans notre tout petit club. Avec aussi ce que cela comporte de déception quand les gens partent. Mais c'est la vie. Actuellement, une bonne partie du noyau dur des amis est composé de triathlètes. Au club, nous essayons de réserver une place favorisée aux autres : les compagnes, les amis, .... nous les avons d'ailleurs "intégrés" au championnat et les occasions de tous se retrouver sont nombreuses.
Dernières nouveautés : la virtualité et ses rencontres immatérielles surprenantes. En espérant qu'elles se concrétisent."
4- Un nom de triathlete ?
Dave : "Mark Allen, sans hesitation. Je crois que j'aurais presque peur de le rencontrer ou meme de le voir aujourd'hui (o;
Jean Siri : "Incontestablement Mark Allen. La classe, le look, les jambes, la tête, tout. J'ai beaucoup admiré Lessing, Beven et maintenant j'aime bien Reid."
5- .... La question "sexy" : le matos, le vice du triathlète.
Dave : "Quand on aime on compte pas (o; En fait, j' habite dans un immeuble d'etudiants internationnaux, des africains, asiatiques etc .. j'ai souvent honte quand je prends l'ascenseur et que je m'apercois que certains veulent toucher mon vélo pour voir comment ca fait (o; Certains touchent mon Syntace en me demandant a quoi ca sert. Beaucoups n'on jamais fait de vélo avant d'arriver ici.
Sinon, je pense comme Master DV: "perso ma philosophie si j'attends d'etre "bon" pour m'acheter du matos de folie, j'en aurais jamais. Mon budget est maigre en instantané mais pas mal sur la durée et des que je peux j'essaies de me faire plaisir sans que cela empiete sur le reste"
Jean Siri : "...... des fois, j'ai honte. Entre les guidons, les cadres, les roues, les machins et bidules, que de tunes dépensées.
Il ya dans le matériel une certaine fascination. Peut-être dû à ce qu'il représente comme image de la performance (et très certainement de soi-même), à l'ingénierie qu'il matérialise, à ce qu'il représente comme attribut fashion dans une communauté qui extériorise fortement en look ce qu'elle interiorise en pratique (souffrance, patience, déception, ....). Il m'est arrivé de dire : "on a le droit de crâner un peu avec ce qu'on endure".
Reste que c'est des fois et souvent n'importe quoi. Je pense qu'il ya de la performance, du plaisir et des moyens. Et qu'il faut reconnaître la part des 3 dans ses investissements.
Pour moi au niveau performance, je pense qu'il me faut du bon matos mais que rapidement arrivé à un niveau moyen, tout peut me convenir, ça sert à rien d'en rajouter. Au niveau plaisir, j'essaie de ne pas trop me rendre victime de la mode. Les moyens ..... va falloir les consacrer à d'autres choses.
--> a venir en news mon Edition Final et ma théorie du vélo Développement Durable."